Petits cours de coutures entre amis
Hier soir, l’équipe de Monsieur London est allé prendre un petit cours de couture. Aux commandes : la talentueuse Marion May, créatrice de lingerie, couturière émérite et professeur patient. Bien connue de la blogosphère mode pour sa marque « Handymade », Marion officie désormais en Angleterre, où elle prépare une nouvelle collection de dessous sophistiqués pour femmes de gout. Et comme si cette activité intensément chronophage ne suffisait pas à remplir des journées déjà bien chargées, elle s’amuse à enseigner son art le soir à quelques tacherons dans notre genre.
Il va sans dire que nous ne sommes pas des pros de la spécialité. Les tissus, leur matière et leurs couleurs, ça nous connait plutôt, mais lorsqu’il s’agit de prendre des ciseaux, un patron et une aiguille pour en faire quelque chose, l’équipe de Monsieur London peut heureusement compter sur un réseau de fournisseurs du tonnerre. Car s’il ne s’agissait que de nos dix doigts, vous auriez quelques surprises avec vos nœuds papillons. A moins que les plus hipsters d’entre vous n’aiment les bouts de chiffons tordus avec des coutures en travers, mais c’est encore une autre histoire.
Nonobstant*, vous commencez à nous connaitre : lorsqu’il s’agit d’approfondir nos connaissances, rien ne nous arrête. Et puis franchement, un vrai gentleman devrait savoir recoudre une doublure sans avoir besoin de demander à sa mère. Fi donc des billevesées machistes ! Nous nous sommes donc sagement assis en écoutant les instructions de Marion, un verre de bourgogne à la main pour nous donner du courage. Il s’agissait pour ce premier cours d’apprendre à faire un simple cabas, ou « tote bag » dans la langue de Biggie. Chacun avait amené son tissu, du tweed pour nous bien évidemment. Chose que nous allions d’ailleurs regretter assez rapidement : le drap de laine c’est joli, mais lorsqu’il s’agit de repasser une doublure récalcitrante avant de faire la dernière couture, bonjour l’angoisse.
Première étape : Le dessin du patron. Pour un cabas, pas de quoi se faire peur, un gros rectangle pour faire la partie principale, une fine bande pour la lanière et c’est réglé. Vient ensuite la découpe des quatre parties du sac, c’est-à-dire les deux patrons en double. Pas facile de tirer droit avec une paire de ciseau, autant vous le dire tout de suite. Puis c’est au tour de la machine à coudre, afin d’apprendre une couture qui se dis couture à l’anglaise en français et couture à la française en anglais. Normal. (Un peu comme le french kiss que nos vieux livres appellent baiser à l’américaine).
Une fois la machine à coudre entre les mains, il s’agit encore une fois de rester droit. Le tissu a une fichue tendance à partir dans tous les sens, et il faut donc le tenir sans le tirer, nuance subtile qu’il s’avère redoutable à l’usage. Le machin a la puissance de feu d’une machine de guerre, bourrée de boutons qu’on a envie de tripoter, et même d’écrans tactiles. Une vraie Playstation sauf qu’on fait des vrais trucs avec. Enfin des trucs utiles quoi.
Bref, on va vous passer les détails techniques, mais sachez qu’après une heure de repassage, de doublure, de couture, de ciseaux à découdre et de recouture, nous avions chacun un superbe sac. L’un d’entre nous s’est même lancé avec un certain brio dans la réalisation d’un étui à bouteille de pinards. Mais on ne dira pas lequel car nos mères lisent ce blog, et nous prennent déjà pour des alcooliques. En tout cas c’était beau. Tout ça pour dire que finalement, coudre c’est pas si compliqué, et qu’on aurait peut-être dû apprendre avant au lieu de laisser ca bêtement aux filles.
Fiers comme Artaban, nous nous baladons désormais dans les rues de Londres avec nos cabas « homemade », expliquant à qui veux l’entendre que tout ca est le fruit de notre travail. Rien que pour ca, ca valait le coup.
*Yes ! Six mois que je cherchais à le placer celui-là !
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