Un Panama d'Equateur.
Vous n'avez pas à être Hannibal Lecter ou un égyptologue en herbe pour porter un Panama. Il serait temps que les gens le comprennent, et acceptent cette coiffe pour ce qu'elle est. Malheureusement, parmi mes compatriotes britanniques, de nombreux vacanciers ne portent le Panama qu’à l’étranger, incognito, là où ils savent que leur voisin ne peut les apercevoir. Quel dommage…
C'est probablement une question d'âge. Difficile pour les plus jeunes de porter un panama, ou n’importe quel autre chapeau de « paille » sans ressembler à un cousin d’ Huckleberry Finn. Cela étant, si vous approchez des 30 ans, il y a de bonne chances pour que cette règle ne s’applique plus à votre cas.
Le panama moderne est une émanation des chapeaux de paille que les équatoriens portent depuis des centaines d’années. Comme beaucoup d'autres marchandises d'Amérique du Sud, ils ont été expédiés par le canal de Panama pour les marchés européens. Apparemment, cela a suffi pour confondre le nom du chapeau et celui du canal. Malchanceux Equateur... Mais ne vous inquiétez pas, Monsieur London se souvient de la vérité.
Désormais que le beau temps est enfin avec nous le Panama est prêt à faire un retour bien mérité sur nos cranes. On le portera dans un parc, avec un costume assorti, et un regard avide de découvertes. Le genre de type décidé qu’on trouve dans les publicités anglaises pour Stella Artois…En son temps, Theodore Roosevelt lui-même était un champion du port de ce couvre-chef. Une célèbre photo de 1906 le montrant se salissant les mains avec des travailleurs de la construction a connu une certaine célébrité dans la culture populaire américaine du début du 20ème siècle. Une passion ravivée après-guerre, lorsque le panama a retrouvé un regain de popularité dans l'âge d'or d'Hollywood.
Si cette brève histoire vous a rendu audacieux, et décidé à vous lancer dans l’exploration des Panamas, tant mieux pour vous ! Voici quelques conseils pour commencer : plus le chapeau est tissé, meilleure est la qualité. Les chapeaux rares et coûteux peuvent compter plus de 2000 tissages par pouce carré. Vous ne vous intéressez pas aux chiffres ? C’est tout de même beaucoup pour un chapeau… Pour les plus difficiles, ou les plus riches, il se murmure dans les cercles d’amateur de Panamas qu’un certain Montecristi Superfino fait dans un petit village d’Equateur est tissé de façon si étroite qu’il peut même contenir de l’eau et être plié dans une glacière… Pas forcément besoin d’en arriver là, mais avant d’acheter un Panama, vérifiez bien la qualité du tissage, et la provenance. Les meilleurs sont fabriqués à Cuenca, au sud du pays.
James Fredrick Gray.
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