Un peu de Paris...
Certes, ses sœurs ont leurs mérites, et elles la valent bien, qu'on ne se méprenne pas sur le propos ! Leurs habitants sont souvent plus sympathiques, leurs commerçants plus accueillants, leurs élites moins imbues d'elles mêmes, et leur rythme parfois plus calme. Tout cela est incontestable, et il faudrait être un cuistre doublé d'un abruti pour oser mettre en cause toutes ces estimables cités dont le seul tort est de ne pas être Paris. Mais il faut bien reconnaître que flâner ici ne ressemble pas à flâner ailleurs, et qu'il est désespérément agréable de s'y ennuyer. Même les gens laids y sont beaux, et les vêtements des passants, pourtant parfois passés de mode ou fabriqués dans de mauvaises étoffes, semblent toujours avoir été choisis en accord, pour que la rue soit plus belle. Rien n'y change jamais sauf le plat du jour au bistrot du coin.
Pas frileuse pour un sou, c'est l'hiver que Paris se dévoile, dans le confort intérieur des soirées de février, sur les grands boulevards une veille de Noël ou devant le plat canaille d'un restaurant foireux où la patronne ne lave pas ses plats correctement mais coupe encore elle même ses frites... Les parisiens ont d'autre priorités que le reste du monde, et c'est mieux comme ça.
Valentin Goux