Un couvre chef d'exception

Durant deux siècles, depuis l’avènement du chapeau moderne pour homme au cours du XIX e siècle, jusqu’à son déclin relatif à la fin du XXe siècle la haute vallée de l’Aude, notamment autour de la ville d’Esperaza, a été le cœur de la fabrication française des feutres, atteignant des niveaux de qualité de renommée mondiale, et rivalisant avec les productions italiennes ou américaines. Selon des études sociologiques réalisées dans les années 50, un contremaitre chapelier gagne, au cœur de ces années d’opulence pour l’industrie locale, l’équivalent de 3 salaires de chef de gare.

Au début du XXe siècle, la généralisation du port du chapeau en feutre dans toutes les régions françaises, et au delà en Europe, en Amérique du nord et dans les colonies, permet ainsi à l’industrie chapelière de connaitre ses plus grandes heures. Si à l’époque, chaque unité de production peut atteindre jusqu’à plusieurs centaines d’employés et fournir des milliers de chapeaux par jour, la seconde moitié du siècle verra rapidement la production décroitre, et les entreprises fermer. Responsable notamment, l’adoption par les français de la voiture comme moyen de transport rend obsolète la première fonction du chapeau, celle de protection contre les intempéries. Désormais bien au chaud dans l’habitacle de leurs voitures, les français délaissent leurs couvre-chefs, qui deviennent alors un accessoire plus esthétique que pratique.

Comme dans de nombreuses autres spécialités artisanales, l’évolution du style de vie signe la mort dans les années 80 d’une grande majorité des usines de Chapellerie de l’Aude. C’est pourtant au cœur du département, dans la dernière entreprise de la région, et l’une des dernières en France possédant encore le savoir-faire nécessaire à la confection d’un produit de qualité, que Monsieur London fait fabriquer ses chapeaux. Un gage de qualité, de savoir-faire et de tradition, s’associant avec nos envies pour créer des produits originaux.