La chemisette, horreur absolue.
Nous sommes déjà le 15 février. Mars approche à grands pas, et l’on voit poindre au loin une remontée légère, mais décidée et inéluctable, du thermomètre. Hélas, trois fois hélas, bientôt viendront les jours tièdes du printemps, hachés par de tendres ondées. Les grands froids seront loin derrière nous, et de sombres horreurs, rassurées par la chaleur ascendante, sortiront de leur placard. Une fois encore, il faudra les affronter, agressant nos yeux, dégageant une aura de médiocrité et de mauvais gout, s’imposant à notre regard dans le métro, au bureau, dans la rue ou même parfois, affront ultime, en soirée. Les chemisettes, puisqu’il faut bien finir par les nommer, seront de retours.
Patientes, elles auront attendu leur heure tout l’hiver, tapis entre deux slips Superman, dans les recoins sombres d’un placard poussiéreux. Elles auront guettés les premiers signes, les premiers encouragements d’un printemps couard, prêt à laisser apparaitre au grand jour les attaques les plus basses contre le bon gout. Elles s’afficheront alors sur des torses malingres, vêtement bâtard pour hommes perdus.
Qui eut le premier l’idée de couper les manches d’une chemise ? Dans quel esprit malade germa une idée si tordue ? Y eut il vraiment un homme qui se leva un beau matin en pensant : « tiens, n’aurais je pas l’air plus malin avec un avorton de chemise ? » Bien sur que non. Personne n’est assez fou. Il faut donc se résoudre à envisager l’évidence : nous sommes victimes d’un complot. Mais vous êtes désormais au courant. No pasaran !
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