Un peu de Balzac - le texte du jour
"Nous n'achèverons pas sans faire observer
aux néophytes de la fashion que le bon goût ne résulte pas encore tant de la
connaissance de ces règles que de leur
application. Un homme doit pratiquer cette science avec l'aisance qu'il met à
parler sa langue maternelle. Il est dangereux de balbutier dans le monde
élégant. N'avez-vous pas souvent vu de ces demi-fashionables qui se fatiguent à
courir après la grâce, sont gênés s'ils voient un pli de moins à leur chemise,
et suent sang et eau pour arriver à une fausse correction, semblables à ces
pauvres Anglais tirant à chaque mot leur pocket. Souvenez-vous, pauvres crétins
de la vie élégante, que de notre XXIVe
aphorisme résulte
essentiellement cet autre principe, votre condamnation éternelle : L'élégance
travaillée est à la véritable élégance ce qu'est une perruque à des cheveux.
Cette maxime implique, en conséquence sévère, le corollaire suivant : Le dandysme est une hérésie de la vie élégante. En effet, le dandysme est une affectation de la mode. En se faisant dandy, un homme devient un meuble de boudoir, un mannequin extrêmement ingénieux, qui peut se poser sur un cheval ou sur un canapé, qui mord ou tette habituellement le bout d'une canne, mais un être pensant...jamais ! L'homme qui ne voit que la mode dans la mode est un sot. La vie élégante n'exclut ni la pensée ni la science : elle les consacre. Elle ne doit pas apprendre seulement à jouir du temps, mais à l'employer dans un ordre d'idées extrêmement élevé."
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