Les soldes et nous
Traînant dernièrement nos guêtres sur un forum français consacré aux beaux produits pour homme, nous sommes tombés sur une discussion consacrée à la pertinence des soldes et aux marques qui les refusaient. L’un des participants faisant à ce titre remarquer que Monsieur London a commencé par les rejeter, avant de s’y mettre, un peu. Comme on dit dans les bandes dessinées : « Gosh, busted ! »
Alors est ce qu’on ne se moquerait pas un peu du monde par hasard ? Et bien figurez-vous que pas du tout. Les soldes, le principe général nous parait toujours assez moyen, puisqu’il sous-entend que le reste de l’année, on se fait des … en or, ce qui est loin d’être le cas (Enfin à part nos trois villas aux Bahamas pour les réunions du conseil d’Administration, mais à part ça, promis ça reste tout à fait modeste.) Figurez-vous qu’on préfèrerait avoir des prix plus bas toute l’année, sans jamais devoir en faire. Mais que voulez-vous, les réalités économiques sont parfois les plus fortes, et il faut bien finir par vendre son stock lorsque la saison se finit, que le thermomètre redescend, et qu’il vous reste des chapeaux en paille que personne n’ira bien évidemment acheter mi-janvier.
Monsieur London a été fondé sur certains principes de qualité et autours de valeurs avec lesquelles nous ne transigeons pas : respect du travail de nos artisans, refus de négocier leur marge à la baisse en permanence, prédilection pour les ateliers travaillant avec des matières locales, volonté de s’inscrire dans une démarche la plus respectueuse de l’environnement possible. Et enfin espoir de pouvoir proposer à notre clientèle un mode d’achat différent. Consommer moins, mais mieux.
Ces axes centraux dans notre développement restent bien entendu d’actualité. Mais notre génération a été tellement nourrie aux soldes massives pratiquées par des « grandes » marques qui ont des marges tellement importantes qu’elles peuvent déstocker massivement sans perdre un sou, qu’il est désormais très dur de faire autrement. Nous essayons néanmoins de faire ces soldes à notre manière, sans descendre trop bas jusqu’à des prix qui seraient une insulte au travail de nos artisans. Mais il s’agit de rester dans une certaine logique économique, sans jamais rompre avec les raisons qui nous ont poussés à créer notre entreprise. Un grand écart périlleux ? Certainement, mais qui a dit qu'entrepreneur était un métier facile?
Valentin Goux
PS: Les soldes de la collection été commencent d'ailleurs mardi matin.