Le "suitgate" d'Obama
“Yes we tan”, “the audacity of taupe”… Pour avoir porté un costume trop clair lors d’une conférence de presse à la maison blanche, Barack Obama s’est retrouvé moqué sur les réseaux sociaux, créant un éphémère “suitgate” sur twitter. Comme François Fillon lorsque celui-ci, alors premier ministre, avait osé porter une veste sport de chez Arnys lors d’un rendez-vous de fin d’été, le président américain a fait les frais d’un certain conservatisme vestimentaire semblant presque devenu obligatoire chez les hommes politiques. On est loin du temps des costumes blancs et Panamas assortis de Teddy Roosevelt….
Faudrait-il donc porter du bleu marine ou du noir pour paraitre sérieux ? Si l’on rapporte la tendance à tenir ses promesses à l’évolution de la mode chez les politiques, on parait pourtant loin du compte. Et il ne semble pas que l’éthique du métier ait progressé avec l’assombrissement et la simplification du vestiaire… Bien au contraire.
Peut-on alors porter un costume taupe ? Bien entendu ! Et la cravate l’accompagnant était par ailleurs parfaitement choisie par Barack Obama, dans un gris à tons chauds et rayures doubles blanches. Un ensemble de bon gout, sans originalité excessive par ailleurs, sauf pour les quelques Rednecks n’ayant pas vu une cravate depuis l’élection de Reagan. Pas la peine de se grimer en croque mort à chaque occasion pour faire un bon, ou un mauvais boulot, à la tête de l’Etat après tout.
Seul bémol dans la tenue du président américain : une taille un peu grande, particulièrement aux épaules. Mais ce n’est pourtant pas ce qui a choqué le public. Etonnant. Il est vrai que nous vivons une époque où l’habit professionnel doit être strict, voire triste, mais tout de même… les oripeaux du pouvoir devraient pouvoir être un peu plus flamboyants. Sans remonter jusqu’à Henri III, ses plumes, ses boucles d’oreilles et ses rubans, et qui fit pourtant tant pour garder la France intacte, il ne semble pas que la menée des affaires de l’Etat ait jamais été gênée par un peu d’élégance…
Valentin Goux.