Une seconde peau
Certes, l’endroit est aujourd’hui plus connu des passants, estivants des chemins de traverses et représentants de commerce, pour son viaduc, long, haut, beau, pour lequel pourrait s’appliquer encore toute une série de superlatifs mêlant le vocabulaire d’ingénierie à la flatterie la plus crasse. Néanmoins, nous ne vous parlerons pas ici d’architecture, mais de l’autre spécialité de la ville, plus ancienne, et plus noble : la ganterie. Fournissant depuis des lustres tout ce que la France compte de maisons de haute couture, Millau est ainsi reconnu depuis deux siècles comme un centre incontournable du travail du cuir, possédant des techniques régionales inégalées, et des matieres premieres de qualité provenant des peausseries, tanneries et mégisseries du Tarn et de l’Aveyron. Celles-ci sont installées dans la région depuis le moyen-âge, profitant de l’atout naturel apporté par le Tarn et ses affluents.
S’il y a deux siècles, le secteur de la ganterie employait près de 12.000 personnes, soit quasiment toute la ville et ses environs, il ne reste aujourd’hui qu’une poignée de grandes maisons ayant résistés aux délocalisations et autres turpitudes de la mondialisation triomphante, ainsi que quelques petites entreprises indépendantes. Si en 1960, Millau comptait encore 80 ganteries offrant 6000 emplois à la population locale, la spécialité s’est depuis drastiquement réduite. Les entreprises restantes ont toutes fait le choix de la qualité et du savoir-faire français plutôt que d’envoyer leur production aux Philippines ou en Chine.
Gage de qualité, le gant de Millau est cousu main selon une série de techniques artisanales, allant de la coupe au dressage en passant par le dolage, l’étirement de la peau ou encore la couture. Une série d’opérations minutieuses transmises de générations en générations d’ouvriers depuis plusieurs siècles.
Vous aimerez peut être aussi :
Les étoffes masculines Notre sélection de sacs La fabrication de nos cravates